mercredi 16 octobre 2013

Lettres récentes à M. le Maire sur la création des zones 30

    

Lettre à Monsieur le Maire du 13 décembre 2015

en soutien aux récentes mesures de limitation des vitesses en centre-ville 


Monsieur le Maire

       J'ai appris avec une immense satisfaction la mesure que veniez de prendre en faveur des réductions de vitesse dans une partie de la ville.

       Dès la nouvelle connue, j'ai tenu à faire part de cette satisfaction sur la tribune de Ramboliweb qui m'a donné à diverses reprises l'occasion d'exprimer mon attente d'une telle mesure. Je tiens aujourd'hui à exprimer de manière directe le témoignage de mon appui total à cette mesure.

     Cette initiative, certes, laisse malencontreusement dans l'oubli nombre de rues hautement accidentogènes (Sadi Carnot, Louvière..) et des quartiers (résidences, zones pavillonnaires) qui, par leur fréquentation piétonne, ont certainement vocation à bénéficier, un jour prochain, de la même protection ; elle n'est en outre, vis à vis de la circulation cycliste, qu'un appoint sécuritaire malheureusement limité, la mise en oeuvre du 30 km/h ne pouvant en aucune manière, en elle-même, offrir une alternative aux axes cyclables séparés dont la ville garde, en zone de trafic important, un besoin criant pour la sécurité de ses cyclistes et tout particulièrement de ses jeunes cyclistes en situation de précarité alarmante.

       Avec ces réserves exprimées, cette initiative n'en reste pas moins un geste hautement positif qu'il convient de saluer, et ce à un double titre :

    -  pour ses effets à venir : toutes les personnes honnêtes avec elles-mêmes s'accordant à voir dans la vitesse un facteur de risque contribuant au mécanisme de la plupart des accidents et, surtout, déterminant lourdement leur gravité, nous pouvons d'ores et déjà avoir la certitude qu'avec ces mesures, sous la réserve de leur suivi par les forces de police, la ville de Rambouillet vient de s'engager, dans les secteurs concernés, sur la voie d'une diminution mathématique, statistiquement inéluctable, de son accidentalité et, pour les accidents survenus, d'une diminution souvent très significative de leur gravité.

   -  pour la valeur du message qu'elle porte ; c'était une mesure attendue aussi sur ce plan, et qui marque à mes yeux, de manière irréversible je l'espère, la volonté de la ville de Rambouillet de s'engager plus avant dans l'aménagement d'une ville plus solidaire, notamment à l'égard des plus fragiles, enfants, personnes âgées..

        Avec mes remerciements pour le courage politique montrée dans cette décision par vous-même et ceux qui vont ont soutenu, je vous prie, Monsieur le Maire de croire à l'expression de mes sentiments les meilleurs.

               Maurice Boyer,   Ligue Contre la Violence Routière

  



    Lettre à Monsieur le Maire du 5 février 2016 

    Pour une campagne de sensibilisation au 30 km/h urbain

Le texte ci-dessous, transmis à Monsieur le Maire dans un courrier en date du 5 février 2016, fournit quelques fils conducteurs dont pourrait s'inspirer, dans les colonnes mêmes du bulletin municipal, la campagne de sensibilisation qu'appelle l'adoption récente du 30 km/h en centre-ville. La conviction qui le porte est que le 30 km/h urbain ne peut atteindre ses objectifs que sous un certain nombre de conditions, dont notamment les trois suivantes :
- le choix de la transparence totale sur l'accidentalité urbaine tant locale que nationale.
- une information sur la "Physique" de l'accident (énergie cinétique, temps de freinage..)
- une sensibilisation beaucoup plus active aux principes du "code de la rue" (Droit des plus
 vulnérables, Devoir de vigilance accrue à l'égard des plus fragiles..)




      Ces derniers mois, Rambouillet mettait en zone 30 km/h une partie de ses rues, notamment dans son hyper-centre. Dans leur majorité, les Rambolitains ont spontanément donné leur approbation à cette mesure dont des constats simples permettent de montrer l'efficacité au service de la sécurité de tous.

L'objectif : une réduction de l'accidentalité urbaine
      Banalisée par sa quotidienneté même, l'accidentalité urbaine reste largement ignorée. La majorité des accidents ont pourtant lieu aujourd'hui, non sur la "route", mais dans la "rue", sur nos lieux de vie, devant nos maisons, nos crèches, nos écoles... Les chiffres bruts des seuls accidents urbains déclarés - auxquels il convient encore d'ajouter les innombrables drames collatéraux : deuils, traumatismes, lourds handicaps physiques ou mentaux à gérer..-, donnent la mesure de ce fléau social : 
- au plan national : plus de 1000 tués annuels et quelque 50.000 blessés, dont plus d' un millier de blessés graves condamnés - pour une seconde d'inattention - à une vie entière de grand handicap
- à Rambouillet : sur les années 2009-2013, (hors N 10 et axes périphériques) : 82 accidents corporels déclarés, dont 46 ayant pour victimes (hospitalisées ou non) des piétons (38) et des cyclistes (8).

Pourquoi agir sur les vitesses ?
      La Physique, dans une de ses lois (e = ½ mv²), donne l'énergie cinétique comme variant selon le carré de la vitesse : autrement dit, pour une vitesse progressant dans le rapport 10, 30, 50 km/h., on a une énergie cinétique (et donc une violence de choc en cas de collision) variant dans le rapport 10, 90,  250...
      A la vue de ces derniers chiffres, on réalise le gain considérable de sécurité apporté par une réduction même limitée des vitesses. Clé de toute réflexion sur la violence routière, cette loi physique désigne sans équivoque la vitesse comme le levier principal dans toute action en faveur de la sécurité routière.
      Outre ce 1er atout, l'abaissement des vitesses comporte encore nombre d'autres effets, établis de manière rigoureuse par les experts de l'Office National de la Sécurité Routière, notamment :
            - une réduction de la distance de réaction :      14 m à 50 km/h     8 m à 30 km/h
            - une réduction de la distance de freinage :      14 m à 50 km/h     5 m à 30 km/h
      L'action combinée de ces deux effets, réduisant fortement la distance d'arrêt (28 m à 50 km/h, 13 m à 30 km/h), atténue naturellement de manière considérable la gravité éventuelle d'un accident ; dans certains cas, elle peut purement et simplement épargner une vie comme on le voit, par exemple, dans le cas de figure d'un enfant surgissant brusquement, 13 mètres devant un véhicule :
     - à 50 km/h : dans la 1ère seconde (14 m parcourus), vous réagissez mentalement, mais n'avez pas encore freiné : l'enfant est mortellement atteint ou, en toute hypothèse, victime de traumatismes très graves .
     - à 30 km/h : avec une distance globale d'arrêt de 13 m (sous réserve d'une attention en éveil), la vie et l'intégrité physique de l'enfant sont épargnées, le drame frôlé ne laissant place qu'à une grande frayeur, avec les conséquences psychologiques attenantes possibles.

Au service d'une ville plus sûre et plus solidaire
      Il faut le rappeler : le 30 km/h - qui sécurise à la fois usagers des véhicules motorisés, cyclistes et piétons - n'a rien d'une mesure anti-voiture : il est l'application d'un règle de responsabilité, réaffirmant la nécessaire adaptation de la vitesse à l'environnement urbain. Au règne de la vitesse, tolérée dans les conditions prévues par la loi sur des axes sécurisés à cet effet (autoroute, voie rapide..), il substitue - dans un environnement caractérisé par l'importance de la concentration humaine et le grand nombre d'usagers vulnérables -, le principe inconditionnel du respect d'autrui et notamment des personnes les plus fragiles : cycliste, personne âgée, personne à mobilité réduite, enfant...
      A ce titre, l'application du 30 km/h n'est pas seulement le choix d'une ville plus sûre mais aussi un pas éminemment significatif en direction d'une ville plus solidaire, assumant pleinement les principes humanistes du Droit du plus vulnérable et du Devoir de vigilance accrue à l'égard des plus faibles.



s.  

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