Circulations douces en France
une convergence de constats alarmants
L'anachronisme des réglementations
sur la vitesse en ville, une concentration urbaine compliquant le partage
de l'espace public, les retards
accumulés en matière de protection piétonne
et cycliste (trottoirs, axes cycla-bles sécurisés) dans les décennies mêmes
où montaient en puissance des trafics
inadaptés aux voiries urbaines existantes, le tout associé à une ignorance
largement partagée des codes du "vivre ensemble", laissent aujour-d'hui les circulations
douces dans une situation de précarité alarmante attestée par des constats
statistiques convergents figurant déjà depuis des années dans les bilans de la
Sécurité Routière (ONISR) :
* Des usagers hautement vulnérables
Les statistiques révèlent la haute vulnérabilité du piéton - victime, en ville,
d’un nombre d’accidents mortels plus élevé que les automobilistes - ainsi que du cycliste,
exposé (hors piste cyclable) au péril perma-nent de la circulation
lourde sans la protection artificielle (carrosserie, air-bag, ceinture de
sécurité...) dont bénéficie
l'automobiliste. Les constats sont, à ces égards, sans appel,
notamment en milieu urbain :
- en ville, un tué sur trois est un piéton
- cycliste urbain : un risque d'être blessé
gravement 16 fois plus marqué
que pour un pour un automobiliste, pour un même temps passé dans la circulation
* Les jeunes et les personnes âgées au 1er plan du risque
Cumulant avec cette vulnérabilité le
handicap de leur inexpérience ou malhabileté, enfants et personnes âgées payent un tribut très lourd à la violence
routière dans leur pratique des circulations douces :
- enfants : pic d'accidentalité cycliste à 12/14 ans
pic d'accidentalité piétonne à 11 ans
- personnes âgées : plus
de 65 ans = 43 % des piétons tués
* Une part croissante de l'accidentalité générale
A la faveur de l'amélioration des infrastructures ainsi que des
mesures de prévention et répression, la mortalité routière enregistre depuis 2
décennies des reculs largement médiatisées ; la part croissante
prise dans cette mortalité par la circulation douce, renforcée encore par les
récentes statistiques de mortalité 2014 ( cyclistes tués = + 7%, piétons tués =
+ 8%) montre que les piétons, victimes de l'empiètement
des trottoirs, et les cyclistes,
grands oubliés de la voirie, toujours dans l'attente d'un réseau cyclable
cohérent, n'ont pas bénéficié des mêmes attentions de la part
des pouvoirs publics :
- 2000 : circulation douce = 13
% de la mortalité (piétons = 10 %, cyclistes = 3 %)
- 2010 : circulation douce = 16 %
de la mortalité (piétons = 12 %, cyclistes = 4 %)
- 2016 : circulation douce = 21 % de la mortalité (piétons = 16 %, cyclistes = 5 %)
* Cyclistes : une accidentalité globalement à la hausse depuis 2007
Dans un contexte d'évolution globalement favorable
de l'accidentalité générale, on note comme un fait significatif que
l'accidentalité cycliste soit la seule, parmi tous les modes de déplacement, à
connaître une tendance à la hausse
de la mortalité en valeur absolue depuis 2007 avec ces nombres de tués : 142, 148, 162,
147, 141, 147, 164, 147, 159, 149 et - pour 2016 - 159.
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