mercredi 16 octobre 2013

Circulation douce : une convergence de constats alarmants

    
                          Circulations douces en France 

                 une convergence de constats alarmants

       L'anachronisme des réglementations sur la vitesse en ville, une concentration urbaine compliquant le partage de l'espace public, les retards accumulés en matière de protection piétonne et cycliste (trottoirs, axes cycla-bles sécurisés) dans les décennies mêmes où montaient en puissance des trafics inadaptés aux voiries urbaines existantes, le tout associé à une ignorance largement partagée des codes du "vivre ensemble", laissent aujour-d'hui les circulations douces dans une situation de précarité alarmante attestée par des constats statistiques convergents figurant déjà depuis des années dans les bilans de la Sécurité Routière (ONISR) :

* Des usagers hautement vulnérables


        Les statistiques révèlent la haute vulnérabilité du piéton - victime, en ville, d’un nombre d’accidents mortels plus élevé que les automobilistes - ainsi que du cycliste, exposé (hors piste cyclable) au péril perma-nent de la circulation lourde sans la protection artificielle (carrosserie, air-bag, ceinture de sécurité...) dont bénéficie l'automobiliste. Les constats sont, à ces égards, sans appel, notamment en milieu urbain :
                     - en ville, un tué sur trois est un piéton
                - cycliste urbain :  un risque d'être blessé gravement 16 fois plus marqué
                     que pour un pour un automobiliste, pour un même temps passé dans la circulation


* Les jeunes et les personnes âgées au 1er plan du risque


      Cumulant avec cette vulnérabilité le handicap de leur inexpérience ou malhabileté,  enfants et personnes âgées payent un tribut très lourd à la violence routière dans leur pratique des circulations douces :      
              - enfants : pic d'accidentalité cycliste à 12/14 ans
                                    pic d'accidentalité piétonne à 11 ans
                - personnes âgées : plus de 65 ans = 43 % des piétons tués

* Une part croissante de l'accidentalité générale
       A la faveur de l'amélioration des infrastructures ainsi que des mesures de prévention et répression, la mortalité routière enregistre depuis 2 décennies des reculs largement médiatisées ; la part croissante prise dans cette mortalité par la circulation douce, renforcée encore par les récentes statistiques de mortalité 2014 ( cyclistes tués = + 7%, piétons tués = + 8%) montre que les piétons, victimes de l'empiètement des trottoirs, et les cyclistes, grands oubliés de la voirie, toujours dans l'attente d'un réseau cyclable cohérent, n'ont pas bénéficié des mêmes attentions de la part des pouvoirs publics :
                 - 2000 : circulation douce = 13 % de la mortalité        (piétons = 10 %, cyclistes = 3 %)
                 - 2010 : circulation douce = 16 % de la mortalité           (piétons = 12 %, cyclistes = 4 %)
                 - 2016  : circulation douce = 21 % de la mortalité       (piétons = 16 %, cyclistes = 5 %)

* Cyclistes : une accidentalité globalement à la hausse depuis 2007
       Dans un contexte d'évolution globalement favorable de l'accidentalité générale, on note comme un fait significatif que l'accidentalité cycliste soit la seule, parmi tous les modes de déplacement, à connaître une tendance à la hausse de la mortalité en valeur absolue depuis 2007 avec ces nombres de tués : 142, 148, 162, 147, 141, 147, 164, 147, 159, 149 et - pour 2016 - 159.


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