mercredi 16 octobre 2013

Axes cyclables / Rambouillet



                                          Compte-rendu des principaux points développés lors des entretiens menés
                       avec M. le Maire, Mme Delecroix, M. Piquet (14/05/2012), M. Valette, M. Lhemery (19/09/2O12)     
 

                                                 Des constats
Des retards considérables à combler :
      Une statistique à méditer :  3 % des déplacements urbains pratiqués à vélo en France (4 % à Rambouillet ?) contre près de 40 % à Copenhague… : aucune circonstance atténuante (relief local, climat...) ne peut être invoquée face à des chiffres aussi accablants : le "sous-développement" cycliste français - et rambolitain - n’est que le reflet d’une indifférence largement partagée à l’égard d’un mode de déplacement "doux" aux vertus citoyennes, environnementales, écologiques, économiques et médicales unanimement reconnues, mais qui peine toujours à être pris au sérieux, tant au plan national qu’à Rambouillet même, si l’on en croit une étude préparatoire aux plans de circulation (oct. 2011) affirmant que "les modes doux [de circulation] ne semblent pas une revendication forte"..
Cyclisme urbain et accidentalité :
       L’analyse, par la "Ligue Contre la Violence Routière", de 68 accidents urbains déclarés survenus dans les rues de Rambouillet en 2008/2009/2010, qui met très douloureusement en relief la part prise par les adeptes de la circulation "douce" (piétons et cyclistes) dans l’accidentalité routière urbaine, confirme les conclusions des études menées en d’autres lieux ; en opposition caractérisée avec ce qu’ont pu tenter de suggérer des campagnes locales de communication axées sur des slogans angélistes ("j’ai 10 ans et je roule en toute sécurité" ; "le vélo à l’école, c’est beaucoup moins dangereux qu’on ne le croit"…), elle ne fait que corroborer le sentiment immédiat partagé par tout pratiquant assidu du cyclisme urbain et tout citoyen se donnant les moyens d’une observation attentive et impartiale des conditions de circulation urbaine d’aujourd’hui : à savoir la très haute vulnérabilité du cycliste, livré, sans ceinture de sécurité ni carapace métallique protectrice, à un flux de circulation motorisée en perpétuelle croissance.

                                               Des propositions

     La première urgence est celle d’une hiérarchisation des priorités. Cette hiérarchisation implique la claire distinction des projets non véritablement vitaux, présentement à différer, et des projets de première nécessité à mettre en œuvre sans délai :
Projets non "vitaux" :
    - les garages à vélos, alternative coûteuse aux simples points d’ancrage, ne sont pas la 1ère urgence : protection des personnes avant protection des biens… 
    - les liaisons transversales périphériques sont à différer au profit de projets notoirement plus vitaux.
   - Investissements dans la "voie partagée" : d’un rapport coût/efficacité douteux (cf. plus loin).
Urgences : elles vont au développement de grands axes cyclables Est/Ouest Nord/Sud, en nombre limité, mais protégés et continus, permettant d’assurer la sécurisation maximale du plus grand nombre d’usagers sur le chemin d’un certain nombre de points d’attraction : en premier lieu, les établissements scolaires, déclarés, avant toute statistique et tout sondage, comme la priorité des priorités eu égard aux "plus vulnérables" (enfants, jeunes..) ; en second, les gares, centres commerciaux, zones d’emploi…
Sur la partie Est de notre ville, encore pourvue d’espaces peu urbanisés, de larges opportunités de création ou d’aménagement de ces "autoroutes de cyclistes" restent offertes : liaison Intermarché/Louvière, rue du Coin du Bois, rue de Clairefontaine… :
     - Parcourue quotidiennement par des centaines d’élèves, la rue de Clairefontaine devrait enfin pouvoir bénéficier des attentions des responsables du réseau cyclable : donnée de manière répétée dans mes courriers depuis près de 10 ans comme le maillon incontournable d’un grand axe cyclable Est-Ouest Clairière/Centre-Ville via le rond-point de Lorraine, elle continue, à l’approche de l’année 2013, d’offrir le condensé désolant de tous les éléments propres à décourager le cycliste urbain : ruptures de niveau, fissures (secteur Véolia), plots métalliques dangereux en bordure de chaussée, risques associés à la "voie partagée" dans des tronçons disposant, en secteur encore partiellement agricole, de larges trottoirs très peu fréquentés par les piétons…
En centre-ville et zone à forte densité urbaine, l’aménagement des circuits cyclables doit compter avec de nombreuses contraintes : la "circulation douce" n’ y sera sécurisée qu’au prix du courage politique, par le biais d’une maîtrise volontariste des flux automobiles incluant des mesures incontournables : contre-sens cyclistes ; aménagements contraignants tels que plateaux surélevés, chicanes, stationnement alterné ; extension considérable des zones 30 Km/h ; création de "zones de rencontre" 20 km/h, notamment aux abords des établissements scolaires… ; mesures déjà appliquées, pour certaines d’entre elles, jusque dans le cœur historique de villes voisines  (Versailles, Chartres…), mais qui, à Rambouillet, ne semblent guère à l’ordre du jour, au moment où se prépare notamment, rue Potocki, un élargissement de chaussée avec mise à double-sens circulatoire aux portes mêmes d’un établissement vers lequel convergent quotidiennement des centaines d’élèves.

 

                          Observations sur les divers types de parcours cyclistes

Pistes cyclables "en site propre" ( souvent en "voie partagée" cycliste/piéton*)
       Des réalisations qui, en "latérale" (rue Pompidou, Intermarché/Louvière…) ou hors voie de transit (Vivonne/Giroderie…), donnent toute satisfaction ; mais qui, discontinues, restent encore loin de fournir le réseau de base indispensable à  la mise en sécurité des cyclistes.
      *"Voie partagée" cycliste/piéton : donne satisfaction (convivialité, partage de la circulation douce…) sous la réserve d’une sensibilisation - encore très déficiente - au "droit du plus vulnérable" (priorité au piéton)

Bande cyclable sur voie large  avec dissociation du parcours cycliste et du parcours automobiliste : des aménagements de valeur inégale :
  -  rue Lenôtre : aménagement insuffisant sous l’angle de la sécurité (bande cyclable étroite ; risques importants associés aux ouvertures de portières de voitures...)
  - rue Patenôtre : piste plus large ; un progrès appréciable en matière de sécurité. Cette sécurisation ne trouvera cependant sa pleine mesure qu’avec l’aménagement de plots en structure légère comme ceux jalonnant, par ex., l’axe Vivonne/D. 906.

Bandes cyclables en voie étroite, avec simple marquage au sol.
      Naturellement légitime sur axes peu fréquentés (quartiers pavillonnaires…), le partage de la même bande de chaussée entre cyclistes et automobilistes reste, à terme, à bannir sur toute voie de transit importante : au même titre que le piéton dispose de son espace propre - le trottoir -, le cycliste a droit, sur axe fréquenté, à un espace propre lui donnant des garanties décentes de protection de son intégrité physique :  un enjeu de sécurité plus essentiel que jamais à l’heure où la multiplication des projets immobiliers nous programme la poursuite inéluctable de la croissance actuelle des trafics en l’absence d’une politique volontariste de maîtrise qui pourrait la juguler.
      Cette observation désigne la bande cyclable réduite à un simple marquage au sol comme un aménagement "au rabais" incompatible (sur voies fréquentées, entendons-nous bien) avec les exigences minimales de sécurité cycliste ;  utile et pleinement justifié pour le marquage d’un cheminement en zone de croisement, pour le balisage d’un "contre-sens" cycliste ou le signalement d’un "sas cyclable"…,  l’usage du pictogramme (représentation au sol de vélos)  n’a, sur le parcours même d’un axe commun aux cyclistes et aux automobilistes, aucun titre pour qualifier et définir à lui seul un axe "cyclable" digne de ce nom et il semble souhaitable, pour la clarté de l’information donnée au citoyen, que soit, à l’avenir, retirée des plans d’aménagements cyclables la mention de voies qui, sous le terme à connotation très noble de" voie partagée", laissent - dans les accidents les impliquant mutuellement -automobilistes et cyclistes dans une inégalité foncière face au risque routier (0 % contre 100 %) et ne peuvent - si on les banalise comme réponses acceptables aux problèmes de sécurité - que continuer à nourrir demain une accidentalité frappant sélectivement les adeptes de la circulation "douce", au premier rang desquels figurent nos enfants.

Contre-sens cyclable en zone de forte densité.
       Probablement l’une des seules voies offertes à la sécurisation des parcours cyclistes en centre-ville. Des atouts essentiels : réduit ou supprime l’exposition au risque associé aux ouvertures de portières ; met le cycliste face au danger.

 

Propositions pour des améliorations à court terme

       En marge du grand chantier des pistes protégées continues, des aménagements ponctuels, d’un coût modeste pour certains, restent actuellement attendus comme autant de marques d’attention par les cyclistes rambolitains :

Pour la sécurité du cycliste :
  - Plots métalliques anti-stationnement dangereux en bordure de chaussée. Ex. : entre Mare aux moutons et rue Jean Moulin, sur l’un des parcours les plus fréquen-tés par les cyclistes rambolitains…
  - Bouches d’égout mal profilées (un accident, signalé en Juin dernier, face au 100, rue de la Louvière, sans effet à ce jour, 27/09/2012.)
  - Bordures de chaussée, caniveaux laissés en pavés (ex. rue Dreyfus ; haut de la rue Foch, dans un secteur très fréquenté par les collégiens.)
  - Ralentisseurs : plébiscités par les cyclistes ; mais disposition à réétudier (passage libre sur le côté droit d’au moins 70 cm - ou rien -)
  - Barrières peu visibles la nuit sur certains axes cyclables (ex. Allée des Vignes).
  - En zone de bande cyclable séparée, installation de plots intermittents en structu-re légère isolant parcours automobile et parcours cycliste (voir axe Vivonne/D.906). 

Pour le confort du cycliste :
 -  Elimination des ruptures de niveau (ex. secteur Continental)
 - Entretien des pistes (secteur Véolia : plus de 100 crevasses transversales présen-tes depuis plus d’une décennie et laissées en l’état lors de la réfection de la voie attenante)
  - Rues pavées : quelle solution ? (rue G. de Gaulle, impraticable aux cyclistes…)
  - Balayage des pistes quand nécessaire (ex. piste latérale entre le Patis et Vieille-Eglise : totalement inutilisable au lendemain des élagages des buissons d’épineux…)

 

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