Compte-rendu des
principaux points développés lors des entretiens menés
avec M.
le Maire, Mme Delecroix, M. Piquet (14/05/2012), M. Valette, M. Lhemery (19/09/2O12)
Des
constats
Des retards considérables à combler :
Une statistique à méditer : 3 % des déplacements urbains pratiqués à
vélo en France (4 % à Rambouillet ?)
contre près de 40 % à Copenhague… : aucune circonstance atténuante (relief
local, climat...) ne peut être invoquée face à des chiffres aussi
accablants : le "sous-développement" cycliste français - et rambolitain - n’est
que le reflet d’une indifférence largement partagée à l’égard d’un mode de déplacement "doux" aux vertus citoyennes, environnementales,
écologiques, économiques et médicales unanimement reconnues, mais qui peine toujours à être pris au sérieux,
tant au plan national qu’à Rambouillet même, si l’on en croit une étude
préparatoire aux plans de circulation (oct. 2011) affirmant que "les modes doux [de circulation] ne semblent
pas une revendication forte"..
Cyclisme urbain et accidentalité :
L’analyse, par la "Ligue Contre la Violence Routière", de 68 accidents urbains déclarés
survenus dans les rues de Rambouillet en 2008/2009/2010, qui met très douloureusement
en relief la part prise par les adeptes de la circulation "douce" (piétons et cyclistes)
dans l’accidentalité routière urbaine, confirme les conclusions des études menées en d’autres
lieux ; en opposition caractérisée avec ce qu’ont pu tenter de suggérer
des campagnes locales de communication
axées sur des slogans angélistes ("j’ai
10 ans et je roule en toute
sécurité" ; "le vélo à l’école, c’est beaucoup moins dangereux
qu’on ne le croit"…), elle ne fait que corroborer le sentiment
immédiat partagé par tout pratiquant assidu du cyclisme urbain et tout citoyen
se donnant les moyens d’une observation attentive et impartiale des conditions
de circulation urbaine d’aujourd’hui : à savoir la très haute vulnérabilité du cycliste, livré, sans ceinture de sécurité ni carapace
métallique protectrice, à un flux de circulation motorisée en perpétuelle
croissance.
Des
propositions
La première urgence est celle d’une
hiérarchisation des priorités. Cette hiérarchisation implique la
claire distinction des projets non
véritablement vitaux, présentement à différer, et des projets de première nécessité à
mettre en œuvre sans délai :
Projets non "vitaux" :
- les garages à vélos, alternative
coûteuse aux simples points d’ancrage, ne sont pas la 1ère
urgence : protection des personnes avant protection des biens…
- les liaisons transversales
périphériques sont à différer au profit de projets
notoirement plus vitaux.
- Investissements
dans la "voie partagée" : d’un rapport coût/efficacité
douteux (cf. plus loin).
Urgences :
elles vont au développement de grands
axes cyclables Est/Ouest Nord/Sud, en nombre limité, mais protégés et continus,
permettant d’assurer la sécurisation maximale du plus grand nombre d’usagers
sur le chemin d’un certain nombre de points d’attraction : en premier
lieu, les établissements scolaires,
déclarés, avant toute statistique et tout sondage, comme la priorité des
priorités eu égard aux "plus vulnérables" (enfants, jeunes..) ; en
second, les gares, centres commerciaux, zones d’emploi…
Sur la partie Est de notre ville, encore pourvue d’espaces peu
urbanisés, de larges opportunités de création ou d’aménagement de ces "autoroutes de cyclistes"
restent offertes :
liaison Intermarché/Louvière, rue du Coin du Bois, rue de
Clairefontaine… :
- Parcourue
quotidiennement par des centaines d’élèves, la rue de Clairefontaine devrait enfin pouvoir bénéficier des
attentions des responsables du réseau cyclable : donnée de manière répétée
dans mes courriers depuis près de 10 ans comme le maillon incontournable d’un grand axe cyclable Est-Ouest
Clairière/Centre-Ville via le rond-point de Lorraine, elle continue, à
l’approche de l’année 2013, d’offrir le condensé
désolant de tous les éléments propres à décourager le cycliste urbain :
ruptures de niveau, fissures (secteur Véolia), plots métalliques dangereux en
bordure de chaussée, risques associés à la "voie partagée" dans des
tronçons disposant, en secteur encore partiellement agricole, de larges
trottoirs très peu fréquentés par les piétons…
En centre-ville et zone à forte densité urbaine, l’aménagement des circuits
cyclables doit compter avec de nombreuses contraintes : la "circulation douce" n’ y sera sécurisée
qu’au prix du courage politique, par le biais d’une maîtrise volontariste des flux automobiles
incluant des mesures incontournables : contre-sens cyclistes ; aménagements contraignants tels que plateaux surélevés, chicanes, stationnement alterné ; extension considérable des zones 30 Km/h ; création de "zones de rencontre" 20 km/h,
notamment aux abords des établissements scolaires… ; mesures déjà
appliquées, pour certaines d’entre elles, jusque dans le cœur historique de
villes voisines (Versailles, Chartres…),
mais qui, à Rambouillet, ne semblent guère à l’ordre du jour, au moment où se
prépare notamment, rue Potocki, un élargissement de chaussée avec mise à
double-sens circulatoire aux portes mêmes d’un établissement vers lequel
convergent quotidiennement des centaines d’élèves.
Observations sur les divers types de
parcours cyclistes
Pistes cyclables "en site propre" ( souvent en "voie partagée" cycliste/piéton*)
Des réalisations qui, en "latérale" (rue Pompidou,
Intermarché/Louvière…) ou hors voie de transit (Vivonne/Giroderie…), donnent
toute satisfaction ; mais qui, discontinues, restent encore loin de
fournir le réseau de base indispensable à
la mise en sécurité des cyclistes.
*"Voie partagée" cycliste/piéton : donne satisfaction (convivialité, partage de la
circulation douce…) sous la réserve d’une sensibilisation - encore très
déficiente - au "droit du plus vulnérable"
(priorité au piéton)
Bande cyclable sur voie large avec dissociation du parcours
cycliste et du parcours automobiliste : des aménagements de valeur
inégale :
- rue
Lenôtre : aménagement insuffisant sous l’angle de la sécurité (bande
cyclable étroite ; risques importants associés aux ouvertures de portières
de voitures...)
- rue Patenôtre : piste plus large ; un progrès
appréciable en matière de sécurité. Cette sécurisation ne trouvera
cependant sa pleine mesure qu’avec l’aménagement de plots en structure
légère comme ceux jalonnant, par ex., l’axe Vivonne/D. 906.
Bandes cyclables en voie étroite, avec simple marquage au sol.
Naturellement légitime sur axes peu
fréquentés (quartiers pavillonnaires…), le partage de la même bande de chaussée
entre cyclistes et automobilistes reste, à terme, à bannir sur toute voie de
transit importante : au même titre que le piéton dispose de son
espace propre - le trottoir -, le
cycliste a droit, sur axe fréquenté, à un espace propre lui donnant des garanties décentes de protection de son
intégrité physique : un enjeu de sécurité plus essentiel que
jamais à l’heure où la multiplication des projets immobiliers nous programme la poursuite
inéluctable de la croissance actuelle des trafics en l’absence d’une politique volontariste de maîtrise qui pourrait
la juguler.
Cette observation désigne la bande cyclable réduite à un simple marquage au sol comme un aménagement "au rabais" incompatible (sur voies fréquentées, entendons-nous bien) avec les exigences minimales de
sécurité cycliste ; utile
et pleinement justifié pour le marquage d’un cheminement en zone de croisement,
pour le balisage d’un "contre-sens" cycliste ou le signalement d’un "sas cyclable"…,
l’usage du pictogramme (représentation au sol de vélos) n’a, sur le parcours même d’un axe commun aux
cyclistes et aux automobilistes, aucun titre pour qualifier et définir à lui
seul un axe "cyclable" digne de ce nom et il semble souhaitable, pour la
clarté de l’information donnée au citoyen, que
soit, à l’avenir, retirée des plans d’aménagements cyclables la mention de voies qui, sous le terme à connotation très
noble de" voie partagée", laissent - dans les accidents les impliquant
mutuellement -automobilistes et
cyclistes dans une inégalité foncière face au risque routier (0
% contre 100 %) et ne peuvent - si on les banalise comme réponses acceptables
aux problèmes de sécurité - que continuer à nourrir demain une accidentalité frappant sélectivement les adeptes de la circulation "douce", au premier rang desquels figurent
nos enfants.
Contre-sens cyclable en zone de forte densité.
Probablement l’une des seules voies
offertes à la sécurisation des parcours cyclistes en centre-ville. Des atouts
essentiels : réduit ou supprime l’exposition au risque associé aux
ouvertures de portières ; met le cycliste face au danger.
Propositions pour des améliorations à court terme
En marge du grand chantier des pistes protégées continues, des
aménagements ponctuels, d’un coût modeste pour certains, restent actuellement
attendus comme autant de marques d’attention par les cyclistes
rambolitains :
Pour la sécurité du cycliste :
- Plots métalliques anti-stationnement dangereux en bordure de
chaussée. Ex. : entre Mare aux moutons et rue Jean Moulin, sur l’un des
parcours les plus fréquen-tés par les cyclistes rambolitains…
- Bouches
d’égout mal profilées (un
accident, signalé en Juin dernier, face au 100, rue de la Louvière,
sans effet à ce jour, 27/09/2012.)
- Bordures de chaussée, caniveaux laissés
en pavés (ex. rue Dreyfus ; haut de la rue Foch, dans un secteur très
fréquenté par les collégiens.)
- Ralentisseurs : plébiscités par
les cyclistes ; mais disposition à réétudier (passage libre sur le côté
droit d’au moins 70 cm - ou rien -)
- Barrières peu visibles la nuit sur
certains axes cyclables (ex. Allée des Vignes).
- En zone de
bande cyclable séparée, installation de plots intermittents en structu-re
légère isolant parcours automobile et
parcours cycliste (voir axe Vivonne/D.906).
Pour le confort du cycliste :
- Elimination
des ruptures de niveau (ex. secteur Continental)
- Entretien des pistes (secteur
Véolia : plus de 100 crevasses transversales présen-tes depuis plus d’une
décennie et laissées en l’état lors de la réfection de la voie attenante)
- Rues pavées : quelle
solution ? (rue G. de Gaulle, impraticable aux cyclistes…)
- Balayage des pistes quand nécessaire
(ex. piste latérale entre le Patis et Vieille-Eglise : totalement
inutilisable au lendemain des élagages des buissons d’épineux…)